Une vie de pêcheur

Des barques catalanes aux navires marchands · 1934 – 2008

Une vie de pêcheur

Durant la majeure partie du XIXe siècle, à Collioure, la pêche représente l’industrie principale. A ce moment-là, toute la société colliourencque est organisée autour de la pêche. Pendant que les hommes étaient à la pêche, les femmes, elles, réparaient les filets. Louis Baloffi a commencé sa vie de pêcheur à l’âge de 13 ans ; il débute en tant que mousse en 1934.

Etre pêcheur à Collioure en 1934

A cette époque les pêcheurs ne pêchaient déjà plus avec des bateaux à voiles, les premiers moteurs étant apparus en 1925-26. La pêche était saisonnière, on pêchait des sardines en hiver et des anchois en été. Pour cela l’on utilisait des filets qu’on lançait et faisait ensuite dériver (méthode des « filets dérivants ») ; des filets plus petits étaient utilisés pour les langoustes ou les rougets, qui servaient à la consommation personnelle.

Pour ce qui est des salaires, la répartition était d’une part par membre d’équipage et de cinq parts pour le capitaine. Les mousses pouvaient être payés à la demi-part selon la pêche qui avait été faite au matin. Avant la guerre, Collioure était le second port de pêche de la Méditerranée après Sète, la ville comptait alors plus de 600 pêcheurs. Arrivées à terre, les sardines étaient ensuite vendues aux enchères aux mareyeurs, directement sur la plage par corbeille (une corbeille représentait environ 50 kg de poisson). Le prix plancher d’une corbeille était fixé à 100 francs minimum pour le mareyeur. On appelle « saleurs » ceux qui préparaient les anchois et les sardines. Ces dernières étaient ensuite expédiées en Bretagne, au Pays Basque et à Rungis.

En dehors de la pêche, chaque patron de bateau et chaque mousse se voyait attribuer une parcelle de terre cultivable de vigne qu’il cultivait quand le temps ne lui permettait pas d’aller pêcher. Dans le cas contraire, les pêcheurs travaillaient tous les jours, la pêche se faisait de nuit, auquel cas il fallait partir à l’aurore. Il leur arrivait de dormir dans le bateau s’il n’y avait pas de prise en attendant l’aube.